À BRUXELLES, FÉLIX TSHISEKEDI TEND LA MAIN À PAUL KAGAME POUR « LA PAIX DES BRAVES »

Le président congolais Félix Tshisekedi a surpris l’auditoire du Global Gateway Forum à Bruxelles, jeudi, en lançant un appel direct à son homologue rwandais Paul Kagame pour mettre fin à des années de tensions entre la République démocratique du Congo et le Rwanda.

Depuis la tribune de ce forum organisé par l’Union européenne, le chef de l’État congolais a plaidé pour un dialogue franc et une responsabilité partagée, tournant provisoirement la page de son plaidoyer pour des sanctions contre Kigali.

« À aucun moment je n’ai affiché une attitude belliqueuse envers le Rwanda ou nos voisins. Aujourd’hui, nous sommes les deux seuls capables d’arrêter cette escalade », a déclaré Félix Tshisekedi, sous les regards attentifs de dirigeants africains, européens et américains.

Dans un ton conciliant, il a invité Paul Kagame à ordonner l’arrêt des offensives du M23, accusé de semer le chaos dans l’est de la RDC :

« Cette escalade a déjà fait trop de morts. Nous les comptons par millions depuis des années. L’histoire nous jugera. »

Signe d’un changement de ton diplomatique, Tshisekedi a annoncé la suspension temporaire de son appel à des sanctions contre Kigali.

« Le plaidoyer que j’avais prévu pour des sanctions, je préfère le suspendre pour le moment, en attendant la réponse du président Kagame. »

Le président congolais a salué les efforts de médiation du président angolais João Lourenço, en sa qualité de président en exercice de l’Union africaine, et rendu hommage aux soldats de la force régionale sud-africains, tanzaniens et malawites tombés sur le champ de bataille.

« L’Afrique doit avoir le courage de se regarder en face, de dire ce qui ne va pas et de prendre les bonnes décisions pour ses peuples », a-t-il ajouté, appelant à une solution africaine pour un conflit africain.

Ce geste d’ouverture intervient dans un contexte de tensions croissantes dans l’est de la RDC, où les affrontements entre l’armée congolaise et la rébellion du M23, soutenue par Kigali selon Kinshasa, se sont intensifiés ces derniers mois.

La présence simultanée de Tshisekedi et Kagame sur la scène bruxelloise a offert une image rare, presque symbolique, après des années de relations glaciales.

Entouré de partenaires internationaux, dont un émissaire de Donald Trump et des représentants du Qatar, Félix Tshisekedi a conclu sur une note d’espoir :

« Ce forum est le témoin de notre volonté de tourner la page. L’Afrique est capable de régler elle-même ses différends si la volonté politique existe. »

L’appel de Bruxelles pourrait marquer un tournant dans les relations entre Kinshasa et Kigali. Reste désormais à savoir quelle sera la réponse du président Paul Kagame.

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