FORMATION D'UN GOUVERNEMENT D'UNION NATIONALE : L'ABSENCE DE GRANDS OPPOSANTS EST-ELLE UN PARI RISQUÉ POUR LA COHÉSION ET LA PAIX EN RDC? ( ANALYSE)
Le gouvernement d'union nationale que s'apprête à former le président de la République, Félix Tshisekedi, se veut un geste d'ouverture, un signal d'inclusivité dans une période marquée par les tensions politiques et sécuritaires.
Pourtant, l'absence remarquée des grandes figures de l'opposition dans les concertations politiques récentes jette une ombre sur l'élan de cohésion annoncée.
Comment parler d'union nationale lorsque les voix les plus critiques du régime ne sont ni entendues ni représentées? Moïse Katumbi, Martin FAYULU, Delly Sessanga, Matata Mponyo et Joseph Kabila pour ne citer qu'eux, ont brillé par leur absence lors de concertations politiques initiées par le Chef de l'État. L'inclusivite semble pour l'instant, plus théorique que réelle.
Pourtant, la RDC traverse des moments cruciaux. A l'Est du pays, des conflits armés continuent de faire des victimes et de pousser des milliers de personnes à fuir leurs foyers. Les rebelles gagnent du terrain , les populations perdent confiance.
Un gouvernement d'union nationale, dans sa définition la plus noble, doit rassembler au-delà des clivages politiques et refléter la diversité des opinions et des aspirations. Il ne s'agit pas d'un simple remaniement élargi tenté de débauchage ou d'un partage de postes, mais d'un contrat moral entre toutes les forces vives de la nation.
En l'état actuel, le risque est réel : au lieu d'apaiser, ce gouvernement pourrait renforcer les divisions, entre ceux qui sont à l'intérieur du système et ceux qui en sont exclus. La méfiance grandissante entre pouvoir et opposition pourrait alimenter la crise politique, voire la prolonger.
Un gouvernement d'union nationale sans opposant de taille peut être légal mais, il ne sara jamais pleinement légitime aux yeux d'un peuple qui aspire à une unité réelle et sincère.
LK
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