Agression à l’Est : la Belgique favorable à des sanctions contre Kigali

La Belgique se dit en faveur de sanctions contre le Rwanda, accusé de soutenir le M23 dans l'est de la RD Congo. Maxime Prévot, ministre belge des Affaires étrangères, l’a réaffirmé dans une interview exclusive sur France 24 : "Nous sommes extrêmement clairs sur la responsabilité du Rwanda, qui, en sous-main, veille à nourrir le mouvement M23", a-t-il déclaré. Il a appelé à une réaction "beaucoup plus vigoureuse" de la communauté internationale, en particulier des pays européens. "Le Parlement européen appelle désormais à suspendre le traité sur les minerais", a-t-il ajouté dans cette interview reprise ci-après.
France 24 : Maxime Prévost, bonjour. Bonjour. Vous êtes le nouveau ministre des Affaires étrangères belge. Première question: quelle est la position de la Belgique sur d'éventuelles sanctions contre le Rwanda ?
Maxime Prévost : Nous sommes effectivement extrêmement clair sur la responsabilité du Rwanda qui, en sous-main, effectivement, veille à nourrir le mouvement M23. À ce titre, nous ne pratiquons pas de double standard. Il y a un agresseur et un pressé. Et j'ai exhorté effectivement, comme du reste mes prédécesseurs, à ce qu'il y ait une réaction de la communauté internationale et singulièrement des pays européens qui soient beaucoup plus vigoureux à l'égard du Rwanda dans les instances européennes. Nous plaidons pour qu'il y ait des sanctions qui puissent être prises à l'égard du régime de Monsieur Kagame.
France 24 : Alors, au sein des 27, est-ce qu'il y a un front uni ou y a-t-il des réticences ?
Maxime Prévost : Vous savez, au sein des 27, la décision relative à une sanction doit être prise de manière unanime. Et donc, on sent qu'il y a quelques réticences qui sont exprimées. Il faut pouvoir évidemment être cohérent entre la parole et les actes. Et du reste, vous avez certainement noté que du côté européen, la condamnation est unanime quant au rôle que joue le Rwanda à l'est du Congo. Et il y a désormais aussi un appel lancé par le Parlement à suspendre aussi le traité relatif aux minerais.
France 24 : Condamnation unanime, mais il y a, on l'a dit, des réticences au sein des 27. Elles viennent d'où Exactement.
Maxime Prévost : On le sait, il y a des réticences qui sont exprimées dans les coulisses en partie du côté de l'Hexagone. Mais on a aussi d'autres interrogations. J'entends surtout, moi, travailler à convaincre le plus grand nombre de pays. Mais je pense qu'au vu de la situation de violation du territoire et de l'intégrité de la RDC et de sa souveraineté territoriale, nous devrons avoir une réaction beaucoup plus forte que nous ne la connaissons aujourd'hui. Il y a des exactions qui sont intolérables.
France 24 : Est-ce que depuis la libération de Jean-Jacques Wendau, les relations sont au beau fixe avec l'INTAASA ?
Maxime Prévost : Les relations sont bonnes, effectivement. On est très satisfait d'avoir pu clôturer le chapitre relatif à Monsieur Wendau. Après, le dialogue franc que nous entretenons avec la RDC est aussi ce qui nous permet de lui délivrer avec la même franchise une série de messages. Et on sait qu'il y a encore de grands progrès à devoir réaliser en termes de gouvernance au niveau de la RDC, dans le système judiciaire, notamment, mais pas uniquement. Ce sont des messages que nous adressons évidemment avec beaucoup de transparence aux autorités. Mais aujourd'hui, l'urgence, elle est aussi à pressé quand on voit la situation, y compris humanitaire, dramatique, qui est vécue à l'Est du Congo, avec des décès à tir larigot qui sont effectivement très problématiques et qui doivent indigner la communauté Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation. Avec grand plaisir.
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