Accord RDC-Rwanda sous USA : Massad Boulos annonce le premier projet d'accord pour la paix dans les Grands Lacs

Washington, 16 mai 2025 – Les efforts diplomatiques menés par les États-Unis dans la région des Grands Lacs franchissent une nouvelle étape. Ce jeudi, Massad Boulos, conseiller principal pour l’Afrique auprès du président Donald Trump, a annoncé la présentation d’un premier projet d’accord de paix entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda.
« Nous avons présenté un premier projet d’accord de paix aux deux parties et collaborerons avec elles pour le peaufiner afin de parvenir à un consensus. Résoudre des différends de longue date est difficile, et nous sommes déterminés à y parvenir. Nous attendons avec intérêt de poursuivre le dialogue pour parvenir à une résolution », a déclaré Massad Boulos dans un communiqué relayé sur X.
Cette annonce intervient trois semaines après la signature à Washington, le 25 avril 2025, de la Déclaration de principes entre les délégations de la RDC et du Rwanda, sous la médiation américaine, et quelques jours de la réception le 5 mai de l’année en cours des propositions des deux parties.
Ce document de base engage les deux pays à travailler à un accord de paix global et à désamorcer une crise régionale qui s’est aggravée depuis la résurgence du mouvement rebelle M23 en 2021.
Un contexte régional sous tension
Les tensions entre Kinshasa et Kigali, exacerbées par des accusations mutuelles de soutien à des groupes armés, ont entraîné une grave détérioration sécuritaire dans l’Est de la RDC. Des centaines de milliers de civils ont été déplacés, tandis que le M23 a consolidé son emprise sur de vastes territoires dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu.
La communauté internationale, notamment les Nations Unies et l’Union africaine, appelle régulièrement à une désescalade, sans succès durable jusqu’ici. L’entrée en scène directe des États-Unis, par l’intermédiaire de Massad Boulos, marque une tentative inédite de Washington de redéfinir son rôle dans la stabilisation de cette région stratégique. Déjà, Donald Trump à plusieurs reprises a démontré sa confiance dans ce processus.
Une médiation liée à des intérêts géostratégiques
Au-delà de la paix régionale, les États-Unis entendent également sécuriser leur accès à des ressources critiques présentes en RDC, telles que le cobalt, le lithium et le coltan, indispensables à l’industrie technologique et à la transition énergétique.
Selon plusieurs sources diplomatiques, des discussions parallèles sont en cours pour établir un partenariat bilatéral entre les États-Unis et la RDC dans le domaine minier, incluant des engagements en matière de gouvernance et de sécurité.
Prochaines étapes
Le projet d’accord présenté le 16 mai aux deux parties marque le début d’un processus de négociation plus technique. L’objectif est de parvenir à un texte final consensuel, susceptible d’être signé dans les mois à venir lors d’une cérémonie officielle, potentiellement à la Maison-Blanche.
Mais la route reste semée d’embûches. La question du désarmement des groupes armés, du retour des réfugiés, de la souveraineté des territoires occupés, ainsi que celle du rôle du Rwanda dans le soutien présumé au M23, devront être traitées avec fermeté et clarté.
En dépit de ces défis, le ton résolument engagé de Massad Boulos laisse entrevoir une volonté politique forte côté américain de peser positivement sur l’avenir de la région.
Danny N. Yambushi
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