Elu PCA par trois quart des sociétaires, SOCODA : Blaise Bula serait-il victime du conflit entre Nyoka Longo et la Ministre de Culture ?
L’Ingénier Selebu Blaise Bula a été élu à l’unanimité au poste de Président du Conseil d’Administration de la Société congolaise des Droits d’Auteurs et des Droits Voisins (SOCODA COOP-CA).
Malgré le fait que trois quart des coopérateurs ont jeté leur dévolu sur sa personne, cette figure emblématique du Clan Wenge n’a pas toujours occupé son bureau pour travailler avec son équipe de nouveaux administrateurs de cette coopérative. Alors qu’il a été installé par le Secrétaire général à la Culture sous l’autorité de Mme la Ministre de tutelle. En cause, Nyoka Longo ne reconnait toujours pas l’Assemblée générale tenue le 9 février 2023 au Musée national de la RDC, sous la houlette du ministère de la culture, arts et patrimoines, qui a porté Blaise Bula à la tête du Conseil d’Administration de la SOCODA. Raison pour laquelle, le PCA sortant s’oppose et refuse de céder le fauteuil à l’équipe entrante pour prendre les choses en main.
Le Président gérant du groupe Zaiko Langa Langa a pratiquement tout verrouillé et dirige désormais par force alors qu’il n’a plus l’impérium. Pour Nyoka Longo, la ministre de la Culture et arts n’a pas qualité de convoquer une Assemblée générale. Et, elle ne doit pas s’immiscer dans les affaires internes de la société.
Quant à l’élection de Blaise Bula, il estime que l’homme sage du clan Wenge n’avait plus le droit de s’engager dans la course parce qu’il a été exclu définitivement de la SOCODA par les coopérateurs lors des Assemblées générales de 2021.
Cette position figée de Nyoka Longo ne laisse pas indifférents des observateurs avertis dans les milieux des artistes en RDC. En effet, ils ont balayé tous ses arguments avancés et le qualifie d’«ignorant ». Ils ont tenu à rappeler deux points essentiels à l’ex-PCA. Premièrement, la SOCODA a été créée par Ordonnance présidentielle dans laquelle elle est bien indiquée que la société est placée sous-tutelle du ministère ayant la culture et les arts dans ses attributions. Or, l’Etat ne peut pas créer une société privée. Pour le cas pareil, il faut retenir que la SOCODA est une coopérative dont la gestion est confiée par les coopérateurs ou sociétaires, c’est-à-dire, les artistes eux-mêmes.
Donc, la Ministre de tutelle a un œil très regardant en matière de protection des droits d’auteur qui relève de la politique nationale du gouvernement de la République. Le ministère de la culture et arts doit également veiller pour une gestion efficiente des droits d’auteur et pour les intérêts et le bien-être des créateurs des œuvres de l’esprit en RDC.
C’est pourquoi, Mme la Ministre n’a exercé que son pouvoir régalien pour convoquer cette Assemblée générale tenue au mois de février dernier afin de restaurer la paix et mettre fin à la crise qui divise les sociétaires.
En ce qui concerne Blaise Bula, des sources proches de la SOCODA ont révélé qu’il s’est passé un acte anti-démocratique lors des Assemblées générales de septembre 2021 au Centre Theresanium à Kinshasa.
La majorité de membres ont été manipulés pour exclure définitivement quelques sociétaires notamment, Blaise Bula de la SOCODA sous prétexte que ce dernier aurait créé une autre société des droits d’auteurs en RDC. Une aventure montée de toute pièce pour écarter Blaise Bula qui a toujours dénoncé le mauvais système instauré par certains prédateurs qui ont transformé la société à leur propre boutique.
Il faut, par ailleurs, rappeler que le dossier sur l’exclusion de certains sociétaires a été résolu au cours de la dernière Assemblée générale du Musée national où Blaise Bula a été statutairement réhabilité par ses pairs.
Devant cette situation, il revient aussi au Conseil d’Etat qui est très sollicité dans ce conflit d’écouter la voix de la raison pour trancher ce dossier qui oppose un ministère à individu. D’ailleurs, tous les ayant-droits invitent Nyoka Longo à se ressaisir et de comprendre que la SOCODA est un bien commun. Faire un bras de fer avec une Ministre de la Culture en fonction ne semble pas être une bonne option pour résoudre les multiples problèmes qui rongent cette coopérative créée par l’Etat congolais pour le bien-être des artistes. De peur d’être humilié et sortir par la petite porte, l’idéal serait de faire la remise- reprise avec l’équipe de Blaise Bula pour engager la société dans une autre voie qui va ouvrir le chemin de l’expansion au profit de tous les créateurs des œuvres de l’esprit.
Qui dit mieux ?
Jordache Diala