Franc Congolais : la Banque centrale gagne le pari de la stabilité monétaire
Kinshasa, 31 décembre 2025 – Avec un cours indicatif inférieur à 2.200 francs congolais pour un dollar américain et un taux d’inflation contenu à 2,3 %, la République démocratique du Congo clôture l’année 2025 sur une performance monétaire historique.
Longtemps symbole de fragilité macroéconomique, le franc congolais affiche aujourd’hui une vigueur inattendue. Pour de nombreux observateurs, ce retournement spectaculaire est avant tout le fruit de l’action résolue de la Banque Centrale du Congo (BCC), sous le leadership de son nouveau gouverneur, André Wameso.
Un retournement monétaire sans précédent récent
En l’espace de quelques mois, la monnaie nationale est passée d’une situation de forte volatilité à une stabilité remarquable, avec une appréciation continue face au dollar américain. Le seuil psychologique des 2 200 CDF/USD, longtemps considéré comme hors de portée, a été franchi à la baisse, tandis que l’inflation annuelle est restée à un niveau historiquement bas pour la RDC.
Ce double indicateur taux de change maîtrisé et inflation faible constitue l’un des marqueurs les plus solides de la crédibilité d’une politique monétaire. Dans un pays où la dollarisation est structurelle et où les chocs externes se transmettent rapidement aux prix intérieurs, la performance est notable.

La BCC au centre de la stratégie de stabilisation Contrairement à certaines lectures conjoncturelles, l’évolution récente du Franc Congolais ne relève pas d’un simple effet de contexte. Elle est largement attribuée à une stratégie monétaire cohérente et assumée par la Banque Centrale du Congo.
Sous l’impulsion du gouverneur André Wameso, la BCC a mis en œuvre une combinaison d’outils classiques et non conventionnels :
- gestion rigoureuse de la liquidité en francs congolais, afin de limiter les pressions inflationnistes ;
- interventions ciblées sur le marché de change, destinées à lisser les fluctuations excessives ;
- coordination renforcée avec la politique budgétaire, réduisant le financement monétaire du déficit ;
- communication monétaire plus lisible, contribuant à restaurer la confiance des agents économiques.
Cette approche marque une rupture avec les cycles passés d’instabilité, souvent alimentés par des anticipations négatives et une faible crédibilité institutionnelle.
Le leadership d’André Wameso, facteur clé de crédibilité
Nommé à la tête de la BCC dans un contexte de fortes attentes, André Wameso a rapidement imprimé un style fondé sur la discipline, la prévisibilité et la technicité.
Son action a permis de repositionner la Banque centrale comme véritable ancre de stabilité macroéconomique, plutôt que comme simple observateur des déséquilibres.
Pour les économistes, le succès actuel tient autant aux décisions prises qu’au signal envoyé : celui d’une institution monétaire déterminée à défendre la valeur de la monnaie nationale. Ce signal a progressivement modifié les comportements, réduisant la spéculation et renforçant la demande de la monnaie nationale.
Des effets visibles sur l’économie réelle
Le raffermissement du Franc Congolais n’est pas resté cantonné aux marchés financiers. Il s’est traduit par : une détente des prix de certains produits importés, une amélioration relative du pouvoir d’achat dans les centres urbains, une meilleure visibilité pour les entreprises, notamment celles dépendantes des importations.
Si les effets ne sont pas encore uniformes sur l’ensemble du territoire, la tendance est perçue comme un soulagement macroéconomique, dans un contexte régional et international marqué par de fortes incertitudes.
Une stabilité à consolider
La performance de 2025 ne signifie pas que tous les risques sont écartés. La dépendance de l’économie congolaise aux matières premières, la dollarisation persistante quoi qu’en recul et les pressions budgétaires restent des défis majeurs. Mais une chose est désormais acquise : la stabilité monétaire n’est plus un objectif théorique, elle est devenue une réalité observable.
Une victoire institutionnelle
En ramenant le dollar à moins de 2.200 CDF et en contenant l’inflation à 2,3 %, la Banque Centrale du Congo gagne un pari que beaucoup jugeaient impossible il y a encore peu. Plus qu’un simple succès conjoncturel, cette performance consacre le retour de la politique monétaire comme levier crédible de gouvernance économique en RDC.
Pour la BCC et son gouverneur André Wameso, l’année 2025 pourrait bien rester comme celle où le Franc Congolais a cessé d’être un symbole de vulnérabilité pour redevenir un instrument de stabilité et de confiance.
Groupe de recherche en économie et gestion (GREC)
Département de recherche en économie et finance (DREF)
Centre de recherche en sciences humaines (CRESH)
Le pouvoir du peuple






Comments est propulsé par CComment